En même temps, il lui paraît évident que l’anglais l’empêche de s’adresser à ceux qu’il veut atteindre. Il décide donc de briser un tabou et commence par écrire en français des gospels plus ou moins improvisés, des blues, et progressivement il trouve les mots, et la voix pour les exprimer. « Je crois que vous m’avez compris », l’une de ses premières chansons écrites en français est très aboutie. L’écriture est sombre mais très sûre. Bill ne parle pas seulement de ses expériences personnelles, mais inclut toutes les dimensions que 15 ans de vie ont fait germer.
Pour les deux premiers albums, Jean-Jacques Milteau est de la partie. Bill rencontre aussi le guitariste Mauro Serri à cette époque. En trente ans de collaboration, ils ne se quitteront que pour un court moment.
« Plus la peine de frimer », en 1980, est son second album et l’accueil des médias est très favorable. Il y parle du révérend Gary Davis et plusieurs titres font mouche : « Un dernier blues », « Faut que j’me tire ailleurs » Johnny Hallyday veut travailler avec lui, mais Bill fuit. Trop de monde, trop lourd, ce n’est pas son histoire. Quelques télés et émissions de radio en commun plus loin, Johnny enregistrera « Laisse-moi une chance », un blues lent déjà paru sur un album.