J-9 avant la sortie de l’album de Neal black “a little boom boom boom”
Contrairement à ce que dit la chanson, « Les histoires d’amour ne finissent pas toutes mal en général » ! Car il arrive aussi que celles-ci ne se terminent jamais ! Demandez un peu à Neal Black ce qu’il en pense au moment de sortir « Little Boom Boom Boom », son 12ème album enregistré chez Dixiefrog, le seul label que le Texan ait connu depuis la parution de son premier opus en 1993 !
Car la fidélité est une vertu chevillée au corps chez Neal Black. Avant toute chose pour ce Blues où les racines du genre sont clairement palpables, teintées ici ou là d’accents rock, voire même de clins d’œil latino à l’image d’un « Alabama Flamenco » que n’aurait pas renié Carlos Santana et dont le titre explique à lui seul toute la diversité de cet artiste attachant, émouvant, profond et prolixe en diable !
Car celui qui s’est installé dorénavant dans la vallée du Rhône est un compositeur insatiable, devenu avec le temps une sorte de figure tutélaire pour de jeunes artistes français (Gaelle Buswel, Flo Bauer) et un complice de personnalités plus établies sur l’échiquier du blues (Fred Chapelier, Popa Chubby, Taj Mahal, Beverly Jo Scott, Larry Garner, Nico Wayne Toussaint, Manu Lanvin) avec qui il a co-écrit de nombreux titres. Car sa « plume musicale » est facile, marqué du sceau de l’évidence.
Evidemment, « A Little Boom Boom Boom” ne déroge pas à la règle, l’album se démarquant aussi par sa densité. Porté par sa « smoky voice » comme il aime à la décrire lui-même, Neal Black nous propose là quelques pépites qui ne passeront pas inaperçues, à commencer par « Don’t Follow Me There » dont le potentiel « tubesque » saute aux yeux avec cette ambiance laid-back qui sied aussi à l’univers de l’artiste. Mais on pourrait tout aussi bien citer « Saints of New-Orleans », titre issu d’un précédent album enregistré avec Larry Garner dont de subtils arrangements lui offrent une seconde jeunesse. Sans oublier la chanson-titre qui évoque le Chris Rea de « Let’s Dance », quelques shuffle bien sentis (« Green Bean Swing », « Going Down Together » ou « Shoeshine Together ») ou deux reprises subtiles (« All For Business » de Jimmy Dawkins » et Why Do People Act Like That » du grand Bobby Charles »).
Enregistré entre la France, l’Allemagne et le Tennessee avec l’aide de son « touring band », « A Little Boom Boom Boom » est aussi marqué par la présence de quelques guests de renom, tels Robben Ford ou Fred Chapellier et dont les contributions lumineuses sont à la hauteur de cette production tout simplement parfaite. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, tout ceci connaîtra tout naturellement un prolongement scénique évidemment incontournable, Neal Black étant de ces artistes vivant leur art comme un sacerdoce, donc sans relâche !